43,3 millions d’enfants sont déplacés dans le monde, un nombre sans précédent

NEW YORK, le 14 juin 2023 – Fin 2022, un nombre record de 43,3 millions d’enfants se trouvaient en situation de déplacement forcé – souvent depuis leur plus jeune âge – d’après les estimations de l’UNICEF.

Ce chiffre a doublé au cours de la dernière décennie, sans que les actions visant à inclure et à protéger les enfants réfugiés et déplacés à l’intérieur de leur propre pays ne parviennent à suivre la cadence. La guerre en Ukraine a forcé plus de 2 millions d’enfants à fuir à l’étranger et en a déplacé plus de 1 million à l’intérieur du territoire.

« Depuis plus de dix ans, le nombre d’enfants contraints de quitter leur foyer grimpe à un rythme alarmant, tandis que nos capacités d’intervention à l’échelle mondiale restent sous tension », a déclaré Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF. « Cette augmentation va de pair avec la succession de conflits, de crises et de catastrophes climatiques qui sévissent à travers le monde. Toutefois, elle met également en évidence l’insuffisance des mesures prises par de nombreux gouvernements pour faire en sorte que chaque enfant réfugié ou déplacé à l’intérieur de son propre pays puisse continuer à apprendre, rester en bonne santé et atteindre son plein potentiel. »

Sur les 43,3 millions d’enfants en déplacement forcé recensés fin 2022, près de 60 % (25,8 millions) étaient déplacés à l’intérieur de leur propre pays en raison de conflits et de violences. Par ailleurs, 17,5 millions d’enfants réfugiés et demandeurs d’asile ont été dénombrés : un nouveau record, alors même que ce chiffre n’inclut pas les nouveaux enfants déplacés en 2023 – notamment en raison du conflit au Soudan. D’après les estimations de l’UNICEF, ce dernier aurait contraint à ce jour plus de 940 000 enfants à se déplacer. En outre, les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les inondations au Pakistan et la sécheresse dans la Corne de l’Afrique, ont engendré le déplacement de quelque 12 millions d’enfants supplémentaires dans le courant de l’année 2022.

Les enfants réfugiés et déplacés à l’intérieur de leur propre pays sont souvent parmi les plus vulnérables. Nombre d’entre eux sont privés d’accès à l’éducation et aux soins de santé, ne reçoivent pas les vaccins de routine et ne peuvent bénéficier d’aucune protection sociale.

Bien souvent contraints à un déplacement de plus en plus long, la plupart des enfants actuellement concernés verront cette situation perdurer pendant toute leur enfance. Les déplacements liés au climat risquent eux aussi d’augmenter rapidement si aucune mesure urgente n’est prise pour atténuer le réchauffement climatique et préparer les communautés qui se trouvent en première ligne de la crise climatique.

« Une plus grande volonté politique est nécessaire si nous voulons agir sur les facteurs de déplacement et fournir des solutions à long terme aux enfants concernés », a ajouté Catherine Russell. « Le nombre d’enfants réfugiés, migrants et déplacés bat des records à l’échelle du globe – il est comparable à la population de l’Algérie, de l’Argentine ou de l’Espagne. Cette situation exige une riposte à la hauteur de l’enjeu. Nous avons constaté qu’un changement durable est possible lorsque les gouvernements réalisent des investissements adéquats en faveur de l’inclusion des enfants déplacés et de leurs familles. En unissant nos efforts, nous pouvons veiller à leur sécurité, à leur santé, à leur éducation et à leur protection. »

L’UNICEF appelle les gouvernements à prendre les mesures suivantes pour ne laisser aucun enfant de côté :

• Traiter les enfants réfugiés, migrants et déplacés d’abord et avant tout comme des enfants – lesquels ont droit à la protection, à l’inclusion et à la participation ;
• Offrir aux enfants des voies sûres et légales pour se déplacer, demander l’asile et rejoindre leur famille ;
• Veiller à ce qu’aucun enfant ne soit détenu en raison de son statut migratoire ou renvoyé chez lui sans mesure de protection, sauf s’il a été jugé qu’un tel retour est dans l’intérêt supérieur de l’enfant ;
• Renforcer les systèmes nationaux d’éducation, de santé, de protection de l’enfance et de protection sociale afin d’inclure les enfants déplacés, sans discrimination ;
• Investir dans les systèmes nationaux de protection de l’enfance pour mieux protéger les enfants en déplacement contre les risques d’exploitation et de violence, en particulier lorsqu’ils ne sont pas accompagnés ;
• Écouter les enfants déplacés et les impliquer activement dans la recherche de solutions durables et inclusives susceptibles de les aider à réaliser pleinement leur potentiel.

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Note aux rédactions :

*Ce chiffre inclut les demandeurs d’asile, les réfugiés et les personnes se trouvant dans une situation apparentée à celle des réfugiés relevant du mandat du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), les réfugiés palestiniens inscrits au registre de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), ainsi que les enfants recensés dans la catégorie distincte « Autres personnes ayant besoin d’une protection internationale » par le HCR.

Les estimations du nombre de déplacements internes d’enfants en raison de phénomènes météorologiques extrêmes se fondent sur les données rapportées par l’Observatoire des situations de déplacement interne.

L’UNICEF préside le Secrétariat de l’Alliance internationale des données sur les enfants en déplacement et mène ainsi les efforts mondiaux visant à accroître la disponibilité et la qualité des données afin d’améliorer le sort des enfants déplacés. En savoir plus ici.