Deux tiers des foyers avec enfants ont vu leur revenu baisser au cours de la pandémie

D’après un rapport conjoint de l’UNICEF et de la Banque mondiale, un foyer sur quatre avec enfants a connu une perte de revenu ayant privé certains adultes de nourriture pendant une journée ou plus

09 mars 2022
Nazriadi and Rukyah get ready to take their children to school in front of their home in Jineng Village, East Lombok, Indonesia, on 4 December 2020. Nazriadi and Rukyah receive cash-based assistance (CBA) from UNICEF, which they use to pay for costs related to their children’s education.
UN0409848/Bea
Le 4 décembre 2020, village de Jineng, à Lombok Est, en Indonésie, Nazriadi et Rukyah se préparent à emmener leurs enfants à l'école. Nazriadi et Rukyah reçoivent une aide en espèces de l'UNICEF, qu'ils utilisent pour payer les frais de scolarité de leurs enfants.

NEW YORK, 10 mars 2022 – Selon un nouveau rapport publié aujourd’hui par l’UNICEF et la Banque mondiale, deux tiers au moins des ménages avec enfants ont connu une perte de revenu depuis le début de la pandémie de COVID-19 il y a deux ans.

Ce rapport intitulé Impact of COVID-19 on the welfare of households with children (Répercussions de la COVID-19 sur la qualité de vie des foyers avec enfants) présente les résultats issus de données collectées dans 35 pays. Il révèle que les ménages avec trois enfants ou plus sont les plus susceptibles d’avoir perdu en revenu, les trois quarts d’entre eux ayant enregistré une baisse de leurs gains, contre 68 % des foyers avec un ou deux enfants.

D’après ce rapport, dans un foyer sur quatre avec enfants, les pertes de revenu ont privé certains adultes de nourriture pendant une journée ou plus. Ainsi, les adultes de près de la moitié des ménages avec enfants ont indiqué avoir sauté un repas par manque d’argent. En outre, environ un quart des adultes dans les ménages avec ou sans enfants ont déclaré avoir arrêté de travailler depuis que la pandémie sévit.

« Les avancées modestes réalisées ces dernières années en matière de réduction de la pauvreté touchant les enfants risquent de s’inverser partout dans le monde. Les familles ont fait face à des pertes d’une ampleur alarmante. Alors que, l’an dernier, l’inflation atteignait son plus haut niveau depuis des années, plus des deux tiers des ménages avec enfants ont gagné moins d’argent. Les familles n’ont plus de quoi payer la nourriture ou des services de santé essentiels. Ils n’ont plus de quoi payer leur logement. La situation est terrible, et les foyers les plus pauvres s’enfoncent encore davantage dans la pauvreté », explique Sanjay Wijesekera, Directeur de la Division des programmes de l’UNICEF.

Selon les conclusions du rapport, les enfants sont privés de l’essentiel. Ainsi, dans 40 % des foyers, les enfants n’ont participé à aucune activité éducative pendant que leur école était fermée. Les données portant sur le ménage dans son ensemble, le taux de participation au niveau individuel est probablement encore plus faible, notamment chez les enfants issus de ménages avec trois enfants ou plus.

« Les perturbations en matière d’éducation et de soins de santé des enfants, conjuguées aux dépenses de santé extrêmement coûteuses restant à la charge de plus d’un milliard de personnes, pourraient mettre un frein au développement du capital humain, c’est-à-dire aux niveaux d’éducation, de santé et de bien-être dont les personnes ont besoin pour devenir des membres actifs de la société », explique Carolina Sánchez-Páramo, Directrice mondiale du Pôle Pauvreté et équité de la Banque mondiale. « La hausse des inégalités pourrait alors perdurer sur plusieurs générations, ce qui réduirait encore davantage les chances pour les enfants de faire mieux que leurs parents ou leurs grands-parents. »

Si les foyers comptant trois enfants ou plus présentaient le plus de risques d’enregistrer une perte de revenu, ils étaient également les plus susceptibles de recevoir une aide des pouvoirs publics : 25 % d’entre eux ont eu accès à un tel dispositif de soutien, contre 10 % des ménages sans enfants. Le rapport souligne que ces aides ont contribué à atténuer les répercussions négatives de la crise sur les ménages qui en ont bénéficié.

Le document souligne en outre qu’avant la COVID-19, un enfant sur six (soit 356 millions de personnes dans le monde) vivait dans l’extrême pauvreté, c’est-à-dire dans des foyers luttant pour survivre avec moins de 1,90 dollars par jour. Plus de 40 % des enfants grandissaient dans une pauvreté modérée, et près d’un milliard d’entre eux connaissaient une pauvreté multidimensionnelle dans les pays en développement, un chiffre qui a depuis augmenté de 10 % en raison de la pandémie.

L’UNICEF et la Banque mondiale appellent par conséquent à un élargissement rapide des systèmes de protection sociale pour les enfants et leur famille. Ces dispositifs de soutien, notamment les transferts en espèces et la généralisation des indemnités pour enfants à charge, constituent en effet un investissement crucial pour aider les familles à sortir de la détresse économique et à se préparer aux chocs futurs. Depuis le début de la pandémie, des milliers de mesures de protection sociale ont été instaurées par plus de 200 pays et territoires. La Banque mondiale a soutenu les pays dans cet effort à hauteur de 12,5 milliards de dollars environ, atteignant ainsi près d’un milliard d’individus dans le monde.

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Note aux rédactions :

Ce rapport s’appuie sur des informations issues d’une série d’enquêtes téléphoniques à haute fréquence (réalisées dans 35 pays) portant exclusivement sur les répercussions de la crise sur les enfants. Dans ce document, nous analysons les premiers effets de cette crise (à l’aide de données tirées d’enquêtes menées entre avril et septembre 2020) ainsi que leur évolution ultérieure (à l’aide de données tirées d’enquêtes menées entre octobre 2020 et mai 2021). Notre travail se focalise sur les indicateurs clés harmonisés suivants, qui mesurent le bien-être des enfants tant sur le plan de leurs conditions de vie individuelles que de celles du foyer où ils vivent : (i) Perte de revenu et perte d’emploi ; (ii) Insécurité alimentaire (foyers indiquant qu’un de leurs membres adultes n’a pas mangé pendant une journée entière ou a sauté un repas par manque d’argent/de ressources) ; (iii) Programmes de protection sociale (les ménages ont-ils reçu une aide quelconque des pouvoirs publics depuis le début de la pandémie) ; et (iv) Éducation (participation à des activités éducatives à la suite des fermetures d’écoles dues à la COVID-19).

Contacts presse

Georgina Diallo
UNICEF Europe and Central Asia
Tél: +1 917 238 1559
Adresse électronique: gdiallo@unicef.org

Ressources supplémentaires

On 30 May 2020, a group of women participate in the mask-making session at the Centre for Women's Self-Promotion (CAPF) in the city N'Zérékoré, Guinea.
On 30 May 2020, a group of women participate in the mask-making session at the Centre for Women's Self-Promotion (CAPF) in the city N'Zérékoré, Guinea.

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