Appel à l’action : Développer des cerveaux, bâtir des avenirs
Les preuves sont là : le développement de la petite enfance doit constituer une priorité mondiale et nationale.
Les preuves sont là : le développement de la petite enfance doit constituer une priorité mondiale et nationale. Les gouvernements se sont déjà engagés à atteindre les cibles des objectifs de développement durable (ODD) liées au développement de la petite enfance. Ils doivent à présent joindre l’acte à la parole et accorder une place prioritaire au développement de la petite enfance dans leurs programmes économiques et politiques.
L’UNICEF appelle les gouvernements et les partenaires à :
1. Investir d’urgence dans les services qui offrent aux jeunes enfants, en particulier les plus défavorisés, un départ optimal dans la vie.
Il est crucial que les gouvernements augmentent la part globale de leurs budgets consacrée aux programmes pour le développement de la petite enfance : ils en ont la capacité et devraient donc en tirer parti. Par exemple, affecter à l’enseignement préscolaire 10 % de tous les budgets nationaux destinés à l’éducation augmenterait grandement le nombre d’enfants ayant accès à des possibilités d’apprentissage précoce, ce qui peut améliorer leur degré d’instruction et leur permettre d’accroître leurs revenus futurs. Des modes de financement innovants peuvent également aider les gouvernements à atteindre un plus grand nombre d’enfants, grâce à des programmes plus efficaces. Il est par exemple possible de réserver des recettes fiscales pour financer la fourniture de services de développement de la petite enfance ou de mettre en place des cadres de « paiements associés aux résultats » qui lient les investissements aux résultats.
2. Élargir l’accès à des services efficaces de développement de la petite enfance qui couvrent les besoins essentiels dans les foyers, dans les écoles, dans les structures communautaires et dans les établissements de santé.
Pour atteindre un plus grand nombre d’enfants et de familles tout en réduisant les coûts, les gouvernements et leurs partenaires peuvent intégrer des interventions relatives à la petite enfance à des services existants, par exemple, pratiquer les examens médicaux de routine dans les établissements préscolaires ou ajouter un soutien parental aux consultations médicales à domicile pour les nouveaux parents. De même, les interventions suivantes peuvent être intégrées à des services bien connus et efficaces tels que les consultations prénatales, les services de nutrition et les structures de garde d’enfants : conseil pour l’allaitement, orientation pour la stimulation attentive et l’apprentissage précoce, et programmes d’éducation parentale pour protéger les enfants de la violence.
3. Faire des politiques de développement de la petite enfance centrées sur la famille une priorité nationale et les rendre impératives pour le secteur privé.
Les politiques, programmes et autres initiatives qui donnent aux parents et aux personnes qui s’occupent des enfants les moyens de leur offrir un départ optimal dans la vie produisent des enfants en meilleure santé et plus instruits, un capital humain plus qualifié et une croissance plus durable. Tous les pays devraient assurer deux ans d’enseignement préscolaire gratuit, car celui-ci joue un rôle critique dans le développement cognitif du jeune enfant et aide les parents qui travaillent à générer davantage de revenus pour la famille. Les politiques essentielles à mettre en place dans le monde du travail comprennent un congé parental payé de 12 mois, des installations permettant l’allaitement, des pauses rémunérées pour l’allaitement durant les six premiers mois ainsi que des services de garde d’enfant sur site et des programmes d’apprentissage précoce pour les enfants des employés.
4. Collecter des données concernant les indicateurs clés du développement de la petite enfance et assurer le suivi des progrès.
Pour évaluer les progrès réalisés pour donner à chaque enfant un départ optimal dans la vie, il est nécessaire de mesurer le développement social, affectif, cognitif, langagier et moteur des jeunes enfants au regard des données comparables à l’échelle internationale. Étant donné que les pays suivent les progrès réalisés dans la concrétisation des cibles spécifiques aux jeunes enfants dans le cadre des ODD en matière de santé, de nutrition, d’éducation et de protection, ils peuvent également ventiler les données de manière à mieux identifier les inégalités et s’assurer d’atteindre les enfants qui en ont le plus besoin.
5. Assurer un encadrement dédié pour les programmes de développement de la petite enfance et coordonner plus efficacement les initiatives à travers les différents secteurs.
Les programmes de développement de la petite enfance font appel à différents secteurs, parmi lesquels la santé, la nutrition, l’éducation, la protection, l’eau, l’assainissement et l’hygiène. Les politiques et programmes doivent aussi être intégrés. Un ministre ou un organe de coordination peut superviser les initiatives de manière à ce qu’elles soient mieux intégrées, plus efficaces et rentables. Des structures similaires aux échelons provincial, municipal et local peuvent faciliter la prise en charge des enfants les plus démunis.
6. Stimuler la demande de services de qualité pour le développement de la petite enfance.
Les parents et les personnes qui s’occupent des enfants sont le facteur le plus important lorsqu’il s’agit de donner à chaque enfant un départ optimal dans la vie. Les programmes de Communication pour le développement (C4D) et les autres initiatives d’information du public peuvent contribuer à une meilleure compréhension de l’importance critique de la nutrition, de la protection et de la stimulation pour que les enfants atteignent leur plein potentiel. Cette compréhension peut susciter une plus grande demande des familles pour des services de développement de la petite enfance de qualité.